Leçon 5, l'œuvre d'art-actuel est elle un milieu ?

L’œuvre d’art est à la croisée des mondes. Elle est cartographie. Elle est chemin et territoire. Elle est point de rencontre entre les Préconscients… Mais est-elle un milieu ? Est-elle un point géographique à mi-distance entre le bénéficiaire de l’art et l’artiste ? Est-elle un lieu favorable ou défavorable à une synergie ?
Si l’œuvre d’art est milieu alors il conviendrait que le couple [Bénéficiaire de l’art / Artiste] fasse monde. Ou tout au moins que ce couple fusionne en entité globale maintenue par un lien profond ou une force centrifuge.
Or, ceci est loin d’être le cas. Bien que pour l’artiste engagé dans une dynamique d’art-actuel, se doit à une œuvre « à destination de », autant le Bénéficiaire peut agir en tant qu’héritier acceptant de recevoir son legs ou l’ignorer, voire méconnaitre les dispositions de l’artiste. D’autant plus si le bénéficiaire est la vigne elle-même. Comment réellement mesurer l’engagement de celle-ci vers le Préconscient de l’artiste ?
Si l’œuvre est un mi-lieu, ou au milieu, cela signifie également que la distance parcourue entre l’Artiste et le Bénéficiaire ait la même valeur et inversement. Or, il faut souvent plus d’effort pour le Bénéficiaire à rejoindre au mieux le microcosme de l’Artiste que l’Artiste à se diriger vers le macrocosme de son public. L’Artiste n’étant tenu d’agir qu’ « à destination de » et non « pour ». A moins d’une œuvre de commande et contextuelle, l’Artiste ne créée pas spécifiquement pour un public défini.
Si l’œuvre d’art-actuel est milieu, dans le sens où elle est contexte favorable ou défavorable à un développement ou à l’existence naturelle d’une idée ou d’un corps… un biotope… Elle serait alors une finalité ou un creuset. Or, même si elle se doit d’être contexte et générer le désir ou le besoin, elle est « à destination de » et non pas « la destination de ». Elle n’est que le point de rassemblement entre l’Artiste et le Bénéficiaire, vers le plaisir et la jouissance à être.